Trois besoins fondamentaux pour se stabiliser
Mis à jour le 30 septembre 2022
Hélène Dellucci aborde la question des trois besoins fondamentaux pour se stabiliser dans un chapitre sur La stabilisation : la pierre angulaire d’un traitement efficace en psychotraumatologie, publié dans le livre Psychothérapie de la dissociation et du trauma, dans la collection Psychothérapie, chez Dunod.
Quels que soient le degré de traumatisation et sa chronicité, trois besoins fondamentaux jalonnent la démarche de stabilisation : se sentir en sécurité, s’engager dans une relation d’attachement sécure et pouvoir se projeter dans le futur et avoir de l’espoir.
Nous retrouvons ici une partie des critères décrits par Hobfoll et ses collègues (2007). Moins la traumatisation est envahissante, plus ces trois besoins sont satisfaits facilement. Plus la souffrance due au trauma est importante et a touché des personnes censées prendre soin dans une situation de dépendance, par exemple dans l’enfance, plus le fait même de s’engager dans une nouvelle relation d’attachement est problématique. Et plus les personnes se sont installées dans une chronicité, plus leurs capacités à se projeter dans l’avenir sont limitées. La démarche de stabilisation se construit donc pas à pas.
► Le sentiment de sécurité
La tâche de tout thérapeute est de faire en sorte que son patient se sente en sécurité dans un environnement sécure. Les survivants de trauma complexes ont fait l’expérience que leur intégrité n’est pas sauve. Ils peuvent rester dans un état d’hypervigilance, se méfiant de tout bruit extérieur, ne pas supporter le bruit de l’horloge, avec une impossibilité à se détendre ou à ressentir leur corps. Lorsque nous rencontrons des personnes en psychotraumatologie, la première attention que nous portons est portée sur te corps, en vue de l’apaiser. Nous avons besoin d’une ligne de base d’un corps détendu si nous voulons aborder plus tard des contenus que nous savons éprouvants. (…)
► Construire un lien d’attachement sécure avec le thérapeute
Chez des patients souffrant de trauma complexe, nous pouvons faire l’hypothèse que les troubles d’attachement sont toujours présents, quelle que soient la forme qu’ils prennent. Plus la dissociation est manquée, plus nous pensons à un attachement désorganisé où se présentent à la fois la phobie de s’attacher et en même temps la panique de perte de rattachement avec le thérapeute (Van der Nart et al. 2006/2010). Néanmoins, et quel que soit le degré des troubles du lien, nous partons du principe que tant que la personne est vivante, sa capacité d’entrer en contact demeure Intacte. Ce sera au thérapeute de permettre de suffisamment bonnes conditions pour que se crée un lien d’attachement sécure. Cela suppose que te thérapeute fasse preuve de calme pour être contenant, prédictible et constant. (…)
► Avoir de l’espoir et une perspective d’avenir
La capacité de se projeter dans l’avenir va permettre de se donner des objectifs concrets et donnera du sens au travail thérapeutique même si celui-ci implique des passages peu confortables. Une fois que la Personne en thérapie se sent suffisamment en sécurité et a trouvé un interlocuteur qu’elle sent à la hauteur de la tâche, elle pourra se permettre de toucher l’espoir de s’affranchir des événements douloureux du passé. La capacité de formuler une demande et des objectifs clairs et réalistes est un critère de stabilité a priori. Pour les patients traumatisés mais bien fonctionnels, cette démarche peut être facilement accessible. Pour ceux qui se retrouvent en thérapie à l’issue d’une crise majeure, où l’objectif premier est de leur permettre de se restabiliser, cette démarche peut prendre du temps. (…)
Vous pouvez retrouver les infos détaillées sur les trois besoins fondamentaux pour se stabiliser, dans le chapitre La stabilisation : la pierre angulaire d’un traitement efficace en psychotraumatologie d’Hélène Dellucci, publié dans le livre Psychothérapie de la dissociation et du trauma, publié dans la collection Pscyhothérapie, chez Dunod.