Traitement EMDR pour les personnes ayant une déficience intellectuelle
Mis à jour le 26 juillet 2024
Une revue systématique des difficultés et des adaptations, de Schipper-Eindhoven, S. M., de Knegt, N. C., Mevissen, L., van Loon, J., de Vries, R., Zhuniq, M. et Bekker, M. H. J. , publiée dans Frontiers in Psychiatry.
Article publié en anglais – accès libre en ligne
Résumé
Introduction
Les personnes présentant une déficience intellectuelle (DI) courent un risque accru de développer un trouble de stress post-traumatique (TSPT). De nouvelles données indiquent que la thérapie de désensibilisation et de retraitement des mouvements oculaires (EMDR) est réalisable et potentiellement efficace pour ce groupe. Cependant, les difficultés de communication, de cognition, de régulation du stress et d’attachement peuvent interférer avec le processus EMDR. Une adaptation du protocole EMDR semble donc nécessaire pour cette population.
Objectifs
Cette étude a pour but d’identifier et de classer systématiquement les difficultés liées à l’application de l’EMDR aux personnes atteintes de troubles de l’identité et les adaptations apportées par les thérapeutes pour surmonter ces difficultés.
Méthodes
Une recherche documentaire a été effectuée en mai 2023.
La sélection des articles s’est appuyée sur des critères d’inclusion et d’exclusion et sur une évaluation de la qualité.
Résultats
Après la sélection, 13 articles ont été retenus pour un examen plus approfondi.
Les difficultés et les adaptations identifiées ont été classées dans les trois domaines du fonctionnement adaptatif (c’est-à-dire le fonctionnement conceptuel, social et pratique).
Des difficultés considérables dans l’application du protocole EMDR pour ce groupe ont été rapportées.
Les adaptations apportées par les thérapeutes pour surmonter ces difficultés étaient très variables. Elles peuvent être divisées en trois catégories principales : les adaptations dans l’application du protocole EMDR (par exemple, s’adapter au niveau de développement du patient, simplifier le langage, réduire le rythme), l’implication des autres (par exemple, impliquer la famille ou le personnel de soutien pendant ou entre les séances), et la relation thérapeutique (par exemple, prendre plus de temps, adopter une attitude de soutien).
Discussion
La variabilité du nombre de difficultés et d’adaptations mentionnées par étude semble être en partie liée au protocole EMDR spécifique qui a été utilisé. En particulier, lorsque le protocole Shapiro pour adultes a été administré, des difficultés et des adaptations relativement plus détaillées ont été décrites que dans les publications basées sur des versions dérivées existantes d’un protocole EMDR pour les enfants et les adolescents. Une explication probable est que les modifications déjà intégrées dans ces protocoles facilitent l’adaptation nécessaire au niveau de fonctionnement du patient.
Implications cliniques
Les auteurs de cette étude suggèrent que les protocoles EMDR destinés aux enfants et aux adolescents pourraient être adaptés aux personnes présentant une déficience intellectuelle.
D’autres recherches devraient se concentrer sur l’implication des personnes de confiance dans la thérapie EMDR pour les personnes avec une déficience intellectuelle et sur la relation thérapeutique dans une perspective d’attachement et de relation.
En savoir plus
Références de l’article Traitement EMDR pour les personnes ayant une déficience intellectuelle :
- auteurs : Schipper-Eindhoven, S. M., de Knegt, N. C., Mevissen, L., van Loon, J., de Vries, R., Zhuniq, M. et Bekker, M. H. J.
- titre en anglais : EMDR treatment for people with intellectual disabilities: a systematic review about difficulties and adaptations
- publié dans : Front Psychiatry, 14, 1328310
- doi : https://doi.org/10.3389/fpsyt.2023.1328310