L’EMDR dans le traitement de l’abus de substances et de la dépendance

La comorbidité de l’état de stress post-traumatique (ESPT) et de la dépendance est une bonne raison pour traiter les souvenirs traumatiques qui sont à la base de l’ ESPT comorbide. Mais l’ESPT est seulement l’une des multiples causes possibles de la dépendance.

Après trente ans de recherche sur la dépendance, le rôle clé des souvenirs dans la dépendance aux drogues est établi. Le Souvenir de Dépendance (Addiction memory -AM) est un concept utile dans le « obsessive-compulsive craving » qu’on retrouve chez les patients dépendants (Boening, 2001). Le concept d’un Souvenir de Dépendance (AM) et son rôle dans la rechute et le maintien des comportements qui provoquent la dépendance, est un concept qui est de plus en plus accepté maintenant dans le champ de la thérapie et de la recherche sur la dépendance. Le Souvenir de Dépendance (AM) est considéré comme un souvenir acquis par certains patients à la suite de la consommation de drogues. Le Souvenir de Dépendance est basé sur les systèmes de la mémoire normale et sur les systèmes du traitement neuronal de l’information. Ce comportement d’addiction qui a ses bases dans la neurobiologie peut résister au changement en temps normal. Le fait qu’il s’agit d’un souvenir implicite le rend éligible comme cible pour l’EMDR.

Dans une étude pilote, 34 patients avec une dépendance chronique à l’alcool hospitalisés pour une désintoxication, ont été randomisés sur deux conditions : le traitement normal (treatment as usual – TAU) ou le TAU+EMDR. Dans le groupe TAU+EMDR, les patients ont reçu deux séances d’EMDR sur des souvenirs de désir intense ou des souvenirs de rechute afin d’activer et de retraiter le souvenir de dépendance. Le désir de l’alcool était mesuré par le Obsessive-Compulsive-Drinking-Scale (OCDS) avant, à la suite de et 1 mois après le traitement. Dans le groupe TAU+EMDR, il y avait une réduction significative du désir d’alcool immédiatement après le traitement et un mois après ce qui n’était pas le cas dans le groupe TAU. Il y avait moins de rechutes dans le groupe TAU+EMDR après 6 mois. Ces résultats montrent que l’EMDR peut-être une approche utile pour le traitement du souvenir de la dépendance et des symptômes associés au désir (Hase et al. 2008). On constate les mêmes résultats chez d’autres patients qui abusent d’opiacés et de stimulants.

Cette formation se concentrera sur le traitement par l’EMDR de l’ESPT comme comorbidité et l’application de l’EMDR comme traitement adjoint pour traiter la dépendance. Les cibles cadrent dans un plan de traitement compréhensif seront indiquées. Les participants apprendront le protocole par des vidéos, les exercices et les vignettes de cas.