Témoignage d’Ambre qui a vaincu sa phobie des transports avec l’EMDR
Mis à jour le 30 septembre 2022
Je m’appelle Ambre, et j’ai 25 ans. Je suis l’une de ces personnes à qui l’on ne demande pas comment elles vont mais plutôt où elles sont… Une vraie pile électrique, toujours sur la route. Et il y a un an et demi j’ai pété les plombs en m’asseyant dans un avion.
C’était en janvier dernier et je me souviens des longues heures d’angoisse qui ont suivi ce moment, de mon incompréhension, de la peur latente et de mon incapacité à bouger. Impossible de reprendre l’avion, impossible de repartir chez moi (je vivais alors à l’étranger) … J’allais mourir, j’étais bloquée. Les premiers jours, la simple mention d’un avion, aéroport ou le fait de me déplacer, que ça soit seule ou accompagnée, me terrorisait. Le 04 février 2015 je commençais l’EMDR. Le cabinet de ma praticienne était situé à 45 mn de chez mes parents et j’étais incapable d’y aller seule : mon père avait dû m’accompagner. Sortir, conduire, regarder quelqu’un dans les yeux, parler, respirer… Tout n’était que souffrance. Même le sommeil était devenu un lieu peuplé de cauchemars. J’étais foutue. J’avais tout perdu, jusqu’à mon autonomie, et j’allais mourir.
Je pense que vous aurez compris que j’étais à ce moment-là dans un état critique. Ma peur, ma phobie des transports tout particulièrement focalisée sur l’avion, s’était emparée de moi. Le monstre, comme je l’appelle, ne me quittait plus. Et c’est là que « la magie » de l’EMDR a tout changé. Je ne serai pas la première à décrire les résultats immédiats et quasi miraculeux de l’EMDR : dés la deuxième session je conduisais seule et après quelques temps (deux ou trois séances je ne me souviens plus exactement) je prenais le bus et j’allais rejoindre un de mes amis à 1h de trajet. Après un mois et demi de traitement, je prenais un train pour Paris et je décrochais un chouette boulot. Déménagement, reprise du travail en juin… La vie a recommencé. Mais plus belle, plus brillante qu’avant. J’ai découvert une mère aimante et un père protecteur. J’ai découvert des amis dévoués. Une famille unie. J’ai aussi dit au revoir à beaucoup de gens qui n’avaient finalement rien à m’apporter de bon. Et les choses ont changé. Rapidement et profondément. Ma phobie des transports s’est peu à peu évaporée et mes angoisses ont disparu… Je n’aurais pas pensé pouvoir vivre de nouveau à peine 6 mois après avoir touché le fond. Pourtant je ne reprenais toujours pas l’avion.
Une fois établie sur Paris, j’ai continué l’EMDR avec une nouvelle praticienne. La vie a repris son cours… Le calme après ces mois de tempête. Et doucement, tout doucement, à force de patience, de petites remises en question, de temps passé à scanner les raisons de mon mal-être … Bref de petits efforts quotidiens… j’ai dompté le monstre. Je me suis retrouvée un jour de mars dans un train direction l’aéroport de Londres, complètement stressée (bien évidemment en retard) à courir hors d’haleine pour avoir mon avion à l’heure… Pour finalement m’asseoir exténuée à ma place et m’endormir en trois minutes. Comme d’habitude. Non plutôt : comme avant. J’ai donc repris l’avion en mars 2016 ! Soit à peine un an après avoir fini ma première grosse phase de traitement EMDR. Ce jour-là, j’ai retrouvé ma liberté… Et je vous écris ces mots avec un sourire béat aux lèvres. D’ailleurs, c’est assez rigolo : moi la phobique des transports, je vous écris depuis un TGV Paris-Lyon, trajet que j’effectue toutes les semaines… Mais j’aurais pu aussi vous écrire depuis une aire d’autoroute ou encore l’aéroport de Londres, Amsterdam, Edinbourg ou Bordeaux… Certaines choses ne changent finalement pas et j’ai encore tellement d’endroits où j’ai envie d’aller, de gens à rencontrer, de surprises qui m’attendent. Bien sur ma vie n’est pas parfaite et peut-être qu’un jour il faudra que je recommence une thérapie. Mais je n’ai plus peur… Et il paraît « que je rayonne ». Moi tout ce que je sais c’est que je suis heureuse comme je ne l’ai jamais été !
Alors courage à tous ! Je ne suis pas une exception, je suis comme nous tous. Prenez du temps pour vous, pour vous reconstruire… La vie est longue et je vous promets qu’elle peut être merveilleuse.
« Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis née pour te connaître
Pour te nommer… »
Paul Eluard