Témoignage de Elsa Wolinski qui a surmonté la mort de son père
Mis à jour le 8 septembre 2021
Pour surmonter la mort de son père, le dessinateur Georges Wolinski, tué dans l’attentat contre Charlie Hebdo, Elsa Wolinski a fait appel à l’EMDR, comme elle l’a expliqué ce samedi 4 septembre dans Bel et bien.
Après la mort de son père, Georges Wolinski, tué dans l’attentat contre Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015, Elsa Wolinski s’est tournée vers la thérapie pour tenter de se reconstruire. Grâce à l’EMDR, qui permet de désensibiliser et de retraiter des souvenirs traumatiques par des mouvements oculaires, la fille du dessinateur a pu ouvrir « une nouvelle page » de sa vie. Il lui aura toutefois fallu entreprendre un « travail difficile », comme elle l’a confié ce samedi 4 septembre sur le plateau de Bel et bien, l’émission de France 2 qu’elle a rejointe il y a quelques mois, aux côtés d’Ali Rebeihi et Agathe Lecaron.
Le « dératiseur »
Reflet de son état d’esprit durant ses séances, Elsa Wolinski appelait son thérapeute le « dératiseur ». « Je n’aimais pas du tout aller le voir, je détestais ce moment, j’avais cette sensation qu’il était là pour enlever le souvenir, mais moi, bizarrement, je n’avais pas envie de l’oublier, ce souvenir« , a-t-elle expliqué, avant de détailler le déroulement de sa thérapie : « Il me demandait de m’imaginer sur la scène, j’étais quasiment sur la scène du meurtre, de l’attentat, et je revivais ce moment-là, comme si j’étais à côté de mon père. C’était un moyen d’effacer cette scène. »
Une empathie difficile à lâcher
Problème, Elsa Wolinski s’est heurtée à sa très grande « empathie », qu’elle dit avoir découverte à cette occasion. « C’était très difficile pour moi parce qu’il me disait : ‘Vous avez le droit de ne pas aimer les hommes qui sont présents et qui sont en train de tuer.’ Et moi, je n’y arrivais pas, alors qu’ils avaient tué mon père et l’équipe de Charlie Hebdo. Pour lui, c’était très important de m’expliquer que j’avais le droit d’être dans la haine, dans l’envie de tuer à mon tour. Et moi je lui disais que non, je n’avais pas envie de tuer des hommes qui ont tué, et que je ne voulais pas non plus les haïr« , a-t-elle confié.
Un poids qui s’enlève
Malgré ses premières réticences, la thérapie a fait son œuvre. « Ça m’a beaucoup servi. Comme si on me dégageait d’un poids très lourd et qui me permettait ensuite d’avancer et d’être plus légère », a-t-elle poursuivi. Aujourd’hui, elle l’affirme, le « souvenir » de la mort tragique de son père la touche « différemment ». « Il n’est pas en moi », a-t-elle expliqué. Reste une chose, toutefois, qu’elle n’oublie pas : « Ce n’est pas l’attentat, c’est le travail que j’ai fait. L’attentat n’est plus en moi du tout, mais le travail a été difficile. »
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Dossier Témoignages de patients en EMDR