Survie, attachement et guérison : Une optique évolutionniste sur les interventions pour la dissociation liée au traumatisme

Survie, attachement et guérison : Une optique évolutionniste sur les interventions pour la dissociation liée au traumatisme

Mis à jour le 31 janvier 2025

Un article de Burback, L., Forner, C., Winkler, O. K., Al-Shamali, H. F., Ayoub, Y., Paquet, J., & Verghese, M. , publié dans Psychology research and behavior management

Article publié en anglais – accès libre en ligne

Résumé

OBJECTIF 

La dissociation est un élément nécessaire de notre système de réponse à la menace, commun à toutes les espèces animales, normalement activé temporairement dans des conditions de menace extrême ou inéluctable. La dissociation pathologique, cependant, continue à se produire après que la menace initiale soit passée, en réponse aux rappels ou à l’inaccessibilité de la sûreté et de la sécurité. 

Présents dans l’ensemble des diagnostics psychiatriques, les symptômes dissociatifs récurrents sont liés à l’exposition à des traumatismes graves, à un attachement insécurisant, à l’absence de réponse au traitement et à des comportements d’adaptation inadaptés tels que la consommation de substances, la suicidalité et l’automutilation

Cependant, les études empiriques testant des traitements spécifiques aux processus dissociatifs restent rares. 

Cette revue narrative résume les études existantes et fournit des perspectives théoriques, neurobiologiques et évolutives sur les processus dissociatifs et les traitements de la dissociation pathologique.

MÉTHODES 

Une recherche systématique dans cinq bases de données (MEDLINE, EMBASE, APA PsycINFO, CINAHL plus, Scopus) a été effectuée le 13 avril 2023. 

Les études cliniques évaluant les effets d’une intervention sur les symptômes dissociatifs, menées auprès de participants adultes et examinées par des pairs, ont été incluses. Les résultats ont été analysés de manière thématique et résumés.

RÉSULTATS 

Soixante-neuf études ont été identifiées, principalement axées sur le syndrome de stress post-traumatique, les populations exposées aux traumatismes et le trouble de la personnalité limite. 

La psychothérapie a été étudiée dans 72,5 % des études ; les autres interventions comprenaient des médicaments et la neurostimulation. 

La majorité des études ont fait état de résultats positifs, malgré l’hétérogénéité du spectre des interventions. Cependant, le traitement des symptômes dissociatifs n’était l’objectif principal que dans une minorité d’études.

CONCLUSION 

La dissociation pathologique est un phénomène complexe impliquant des systèmes cérébraux et corporels conçus pour percevoir et répondre à des menaces graves, ce qui nécessite une approche individualisée. 

Une littérature émerge concernant les traitements potentiellement basés sur des preuves pour aider les personnes affectées par des symptômes dissociatifs récurrents.

 Lorsqu’ils sont replacés dans une perspective neurobiologique et évolutive, ces traitements peuvent être compris comme facilitant un sentiment de sécurité interne et/ou relationnel, ce qui entraîne une réduction des symptômes. 

D’autres études sont nécessaires pour explorer les traitements efficaces des symptômes dissociatifs.

Conclusion 

La dissociation liée au traumatisme est un phénomène complexe et transdiagnostique impliquant des systèmes cérébraux et corporels conçus pour percevoir et répondre à des menaces graves, y compris l’angoisse d’isolement primaire d’être seul et impuissant. Chez l’homme, ce phénomène est lié à l’attachement, la principale méthode que nous avons développée pour assurer notre sécurité, en particulier pendant les années de développement. Les symptômes dissociatifs chroniques ou récurrents sont associés à des menaces graves et souvent répétées, souvent sous la forme d’un attachement ou d’un traumatisme interpersonnel. Par conséquent, nous proposons que la sécurité relationnelle et l’harmonisation, appelées Securefulness, soient prioritaires dans le traitement, quelle que soit la modalité.

Une série d’interventions sont associées à une réduction des symptômes dissociatifs, y compris les pharmacothérapies, la SMTr et une variété de psychothérapies et d’approches comportementales. Cependant, de nombreuses questions méthodologiques et lacunes dans les connaissances doivent encore être abordées. 

Dans une perspective évolutive, relationnelle et neurobiologique, ces traitements favorisent un sentiment de sécurité interne par leur action sur les systèmes de menace et de régulation. 

Compte tenu de l’importance de la sécurité relationnelle, les études futures devraient prendre en compte la qualité de la relation dans les essais interventionnels, afin de mieux cerner ce facteur dans les résultats des essais et pour les soins cliniques.

En savoir plus 

Références de l’article Survie, attachement et guérison : Une optique évolutionniste sur les interventions pour la dissociation liée au traumatisme :

  • auteurs : Burback, L., Forner, C., Winkler, O. K., Al-Shamali, H. F., Ayoub, Y., Paquet, J., & Verghese, M. 
  • titre en anglais : urvival, Attachment, and Healing: An Evolutionary Lens on Interventions for Trauma-Related Dissociation. 
  • publié dans : Psychol Res Behav Manag, 17, 2403-2431

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Formation(s) : 

Dossier(s) : EMDR, dissociation et psychose 

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