Suicides dans les forces de l’ordre

Suicides dans les forces de l’ordre

Mis à jour le 30 septembre 2022

Un article Suicides dans les forces de l’ordre : « Sous son uniforme, l’humain subit de plus en plus sa vie », de Virginie Martin, politologue et sociologue, qui interroge la psychotraumatologue Viviane Batton Paillat sur l’accompagnement des victimes d’attentats, y compris les secouristes.

Extraits :

Les militaires de l’opération Sentinelle paraissent à bout, une vague de suicides frappe les forces de l’ordre, un rescapé du Bataclan se donne la mort. Dans ce contexte marqué par le terrorisme, il semblerait que nous soyons entrés dans une société des traumatismes, ou de façon corollaire dans cette « société du risque » dont parlait le sociologue Ulrich Beck en 2001. Virginie Martin, politologue et sociologue, interroge la psychotraumatologue Viviane Batton Paillat sur l’accompagnement des victimes d’attentats, y compris les secouristes.
V.M. : Le comité interministériel de l’Aide aux victimes, dirigé par une magistrate, apporte un certain nombre d’aides juridiques aux familles. Le volet psychologique existe aussi, bien sûr, mais paraît encore insuffisant. Que pourrait-on faire pour mieux traiter les questions des chocs psychologiques, du stress aigu, du traumatisme en général ?
V.B.P. : Pour secourir un maximum de victimes, nous devons être très mobilisés et convoquer toutes les disciplines à même d’aider les gens. L’enjeu est important. Plus précisément, dans le cas des traumatismes, il faudrait que nos dirigeants entendent la demande de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) adressée à tous les États du monde, à faire en sorte que toute personne victime d’un attentat bénéficie de la neuropsychothérapie EMDR (eye movement desensitization and reprocessing) le plus tôt possible après l’attentat.
V.M. : L’EMDR, thérapie créée aux États-Unis par Francine Shapiro et Margot Silk Forrest et importée en France notamment par le psychiatre David Servan Schreiber vous semble donc être une bonne réponse, alors qu’elle est sous-exploitée. En quoi consiste-t-elle précisément ?
V.B.P. : L’EMDR permet de revisiter notre vécu douloureux de manière ciblée. En stimulant de manière alternative et bilatérale, c’est-à-dire du côté droit puis du côté gauche, les yeux ou encore les oreilles, on accède aux réseaux de la mémoire contenant l’information gelée dans le cerveau émotionnel lors d’un événement marquant. Cela mène à la désensibilisation des affects et à un nouveau traitement de nos perceptions, sentiments, ressentis, émotions et pensées restés figés sous le choc. Le souvenir reprend sa juste place sur la ligne du temps. On peut enfin intégrer le fait que le temps a passé et mieux vivre l’instant présent.
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