Rémission d'une schizophrénie après une séance d'EMDR

Rémission d’une schizophrénie après une séance d’EMDR

Mis à jour le 21 novembre 2022

Rémission d’une schizophrénie après une séance d’EMDR, un article de Granier, C., & Brunel, L., publié dans l’European journal of psychotraumatology, 13(1), 2014660.

Article publié en anglais – accès libre en ligne

Résumé 

Nous présentons une étude de cas de la rémission d’un trouble schizophrénique chimiquement résistant après une seule séance d’EMDR.

Notre patient était suivi pour schizophrénie selon les critères du DSM5, depuis 4 ans. Lors de la quatrième hospitalisation de notre sujet pour décompensation délirante majeure, une seule séance d’EMDR, selon le protocole standard, a permis une rémission complète et totale du trouble délirant et du syndrome de désorganisation/dissociation en 8 semaines. Ceci nous a permis d’interrompre le traitement antipsychotique du patient sans rechute à 18 mois.

Cette étude de cas nous permet de souligner, comme de nombreux auteurs l’ont déjà fait, la nécessité de rechercher l’histoire traumatique des patients diagnostiqués schizophrènes afin de proposer des thérapies centrées sur la dissociation traumatique. Elle remet également en question la pertinence de nos critères diagnostiques pour la schizophrénie et les autres troubles dissociatifs.

A retenir 

Une séance d’EMDR réalisée chez un patient présentant un délire schizophrénique hallucinatoire a permis une rémission complète avec disparition des hallucinations et de la dissociation.

Nous avons progressivement arrêté tout traitement psychotrope.

A plus de 18 mois, notre patient reste asymptomatique.

Conclusions 

Le lien entre le traumatisme, la dissociation, les délires et les hallucinations est solide et des investigations supplémentaires sont nécessaires pour déterminer avec certitude les mécanismes neurophysiologiques impliqués dans le développement de ces symptômes (Bloomfield et al., 2021).

Cette étude de cas démontre la nécessité de rechercher une histoire de traumatisme mais aussi l’existence d’une dissociation chez tous les patients faisant l’objet de soins psychiatriques. Une prise en compte plus systématique de la dimension traumatique des troubles psychotiques révélerait un double intérêt diagnostique mais aussi thérapeutique, car jusqu’à présent, les thérapies centrées sur le traumatisme ont eu un impact positif sur l’ensemble des symptômes psychotiques (Adams et al., 2020 ; Van den Berg et al., 2018).

Concernant notre patient, une séance d’EMDR a été suivie d’une rémission complète de la désorganisation psychique et des hallucinations sans traitement psychotrope ni rechute à 18 mois.

Il est clair que les critères diagnostiques (DSM5 et CIM10) sans prendre en compte l’influence potentielle des symptômes post-traumatiques, qui peuvent mimer les symptômes d’autres troubles, peuvent nous induire en erreur avec des conséquences thérapeutiques inadaptées et néfastes pour l’avenir de nos patients.

Lire l’article complet en ligne : Rémission d’une schizophrénie après une séance d’EMDR 

En savoir plus

Références de l’article Rémission d’une schizophrénie après une séance d’EMDR :

  • auteurs : Granier, C., & Brunel, L.
  • titre en anglais : Remission of schizophrenia after an EMDR session
  • publié dans : Eur J Psychotraumatol, 13(1), 2014660
  • doi : 10.1080/20008198.2021.2014660
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