Presse – Israël: Comment les enfants vivent avec le traumatisme de la guerre
Mis à jour le 14 octobre 2022
Publié dans Actualité Juive Hebdo,
Par Nadine Schpigel Le 16/09/2014
« En visitant la famille cet été, j’ai rencontré les voisines dont les jeunes enfants ont souffert de la menace de roquettes ainsi que la découverte de la présence de tunnels terroristes souterrains durant l’opération Bordure Protectrice. Le fait d’être exposé à une accumulation d’événements traumatiques répétés dans le temps représente un traumatisme complexe. Les sirènes à répétition, l’anticipation des alertes, le qui-vive des parents, les délais très courts pour courir dans les abris exacerbent les peurs infantiles…
Pour certains enfants, s’éloigner de leur mère est angoissant, même pour aller dans une autre pièce. Nombreux font des cauchemars. Les images de guerre vues en permanence font que les enfants sont complètement absorbés par le discours des adultes et sont comme des éponges, ils ressentent l’angoisse des adultes de manière décuplée. En tant que thérapeute, cette expérience a été nouvelle. Comment aider les enfants à retrouver un sentiment de paix et de sécurité dans ce contexte menaçant ?
Je vous livre quelques lignes de cette expérience nouvelle et difficile puisque je suis restée un mois complet en Israël. Au fil du temps, j’ai proposé quelques exercices simples aux enfants : respirer profondément, meilleur moyen pour libérer les endomorphines, dessiner ou jouer, utiliser de la pâte à modeler… Quand les adultes référents perdent pied, j’ai proposé aux enfants la thérapie EMDR comme alternative pour prévenir ou atténuer les traumatismes et le stress post-traumatique. EMDR est l’abréviation de Eye Mouvement Desensitization and Reprocessing, signifiant en français Mouvement oculaire de désensibilisation et de retraitement des informations négatives. EMDR a fait l’objet de nombreuses études scientifiques qui ont démontré son efficacité, notamment dans le traitement de stress post-traumatique.
En 2002, Francine Shapiro a reçu le prix Sigmund Freud. En présence du thérapeute et des parents, nous pouvons reconstituer dans un premier temps le ou les récits des souvenirs effrayants, les visualiser, les dessiner, les verbaliser. Ilan, 11 ans, raconte la première fois qu’il a été confronté à la sirène. « Je dormais profondément. L’alerte a retenti et maman m’a tiré fort par les pieds pour me traîner au miklat ». Pour Eve, 8 ans : « Nous étions à la plage, la sirène a retenti et nous avons eu très peur. J’avais peur de perdre de vue mes sœurs ». Pour E. enfin. « Mon cœur battait, le bruit des sirènes résonne encore, j’ai encore mal à la tête ! ».
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