Près de Paris, un hôpital possède une unité pour aider les femmes battues à soigner leurs traumatismes
Mis à jour le 7 octobre 2019
Une article Près de Paris, un hôpital possède une unité pour aider les femmes battues à soigner leurs traumatismes, publié sur le site de Ouest France
extraits :
À l’hôpital d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, une unité spécialisée soigne les traumas des femmes victimes de violences conjugales pour les aider à « ne plus se sentir coupable » et à « retrouver leur féminité ». (…)
Elle est suivie par l’un des cinq psychologues de l’Usap. Ils interviennent aussi aux urgences, où « les femmes viennent pour des lésions » ou en gynécologie. « La grossesse est un moment déclencheur de violence », explique Mme Griguer-Atig.
La psychologue regrette qu’« on parle très peu de la santé » dans le Grenelle contre les violences conjugales lancé début septembre.
Lors des thérapies de groupe ou en individuel, la clinicienne constate qu’ « il y a des parcours de vie difficiles, des antécédents de violences intra-familiales ». Ces femmes « n’ont jamais parlé de leur histoire traumatique et donc il y a des choses qui se rejouent et c’est le rôle du milieu médical de proposer un accompagnement spécifique ».
Au sein de l’unité, des thérapeutes spécialisés assurent aussi des séances d’hypnose, des ateliers de peinture sensorielle ou encore la technique de désensibilisation dite EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) qui consiste à « reprogrammer » le cerveau par des mouvements oculaires.
Ces différentes thérapies « permettent à ces femmes de se renarcissiser » après avoir « été dévalorisées », explique Fatima Le Griguer-Atig. Ces femmes « se réapproprient leur enveloppe psychique et physique ».Suivie depuis plus de deux ans à l’Usap, Lynda, 32 ans, a effectué « plusieurs séances de EMDR ».
Son ex-mari a tenté de la tuer et vient de sortir de prison. « Je suis allée chercher mes blessures dans mon enfance », explique cette mère de trois enfants. « J’ai pris conscience que ce que je subissais dans mon couple n’était pas normal ». Elle finit par se convaincre qu’elle n’est « pas coupable ». « Je retrouve ma féminité et ma confiance en moi ».
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