On traite aussi le choc émotionnel
Mis à jour le 30 septembre 2022
Un article On traite aussi le choc émotionnel, d’Emmanuelle Rey , publié sur le site de la depeche.fr
À la fin de l’année 2014, lorsqu’Isabelle Meignant créé l’association «Action EMDR contre le Trauma», la psychothérapeute toulousaine ne veut pas seulement faire connaître l’EMDR (1) comme thérapie efficace dans le traitement des troubles post-traumatiques. La présidente souhaite proposer des prises en charge d’urgence, gratuites, sur tout le territoire. Trop jeune lors des attentats «Charlie Hebdo » en janvier 2015, l’association est sur le terrain en novembre 2015. Deux jours après les attaques terroristes de Paris, le site internet de l’association crée une adresse mail d’urgence. «Les praticiens ont contacté directement les victimes pour qu’elles soient prises en charge dans les 48 heures. Une cinquantaine de personnes ont bénéficié d’une, deux ou trois séances gratuites. Peu sont allées au-delà, elles vont bien aujourd’hui. Nous recevons encore une ou deux demandes par semaine », explique Valériane Timmer, secrétaire adjointe de l’association.
«Pour traiter un traumatisme, il faut agir rapidement. Plus on intervient dans un temps proche, plus on est efficace et moins on a besoin de séances. La thérapie EMDR permet de débloquer tout de suite le traitement de l’information, elle est un atout majeur dans le dispositif d’intervention d’urgence, elle permet un apaisement mécanique, sans médicament. On peut se souvenir sans souffrir», glisse Isabelle Meignant, présidente d’Action EMDR contre le Trauma, formatrice EMDR Europe, qui espère récolter des fonds pour financer les déplacements d’équipes de thérapeutes bénévoles partout où le besoin se fait sentir. Fin décembre 2015, la psychothérapeute traite, à Paris, une des victimes du Bataclan. Le 13 novembre 2015, Jérôme Elkaïm, 34 ans, était au balcon de la salle de concert. Il s’en est échappé par une trappe. «Trois semaines après, je n’allais pas bien, mon cerveau ne marchait plus, je n’arrivais plus à travailler, à me concentrer », raconte le jeune homme, architecte d’intérieur. «J’ai rencontré Isabelle Meignant. Pendant près de 3 heures, j’ai parlé, j’ai raconté en suivant son stylo qui bougeait de gauche à droite. En sortant, elle m’a dit, vous allez vous sentir fatigué, vous ferez des cauchemars. Je n’ai eu ni l’un ni l’autre mais, cinq jours plus tard, je me suis levé et j’ai senti que c’était fini, j’étais réparé. Toutes mes idées sont revenues, je suis très heureux de me lever le matin et je n’ai aucun problème à parler du Bataclan aujourd’hui. Je n’arrive toujours pas à expliquer cette méthode, je suis surpris mais je suis guéri et je le dis », témoigne Jérôme Elkaïm.
(1) L’EMDR (de l’anglais Eye movement desensitization and reprocessing) est basée sur la stimulation bilatérale alternée par des mouvements oculaires ou par du tapotement alternatif droite/gauche sur les mains, les genoux ou les épaules
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