Obstacles potentiels aux aspects relationnels de l’EMDR
Mis à jour le 17 janvier 2022
Marl Dworkin nous présente quelques uns des de l’EMDR dans le 3e chapitre de son livre sur la relation thérapeutique en EMDR : EMDR and the relational impérative – The therapeutic relationship in EMDR treatment. Dans cet ouvrage, il explore les nuances subtiles de la relation thérapeutique et le rôle vital qu’elle joue dans l’utilisation de la méthode de désensibilisation et de retraitement par les mouvements oculaires (EMDR) avec des patients traumatisés.
Livre publié en anglais – disponible en ligne sur le site de l’éditeur – payant
Si les cliniciens veulent être à l’écoute des expériences de leurs patients, ils doivent tenir compte de trois aspects de la relation qui sont trop souvent négligés dans le cabinet de consultation : l’absence de langage commun, les questions de genre et les questions interculturelles.
Un langage commun
Les cliniciens qui s’engagent à établir une syntonie empathique avec leurs patients apprennent à leur parler dans leurs propres mots. Au début, nous n’utilisons pas le langage de la psychothérapie ou même de l’EMDR. Nous ne demandons pas immédiatement aux patients leur « cognition négative » ou leur « niveau de SUDS ». Nous ne parlons pas de leurs expériences avec nos propres mots, et nous ne les expliquons pas. Au contraire, nous écoutons les explications des patients. Nous entrons dans leur monde et apprenons comment ils pensent et quels mots ils utilisent pour décrire leurs expériences. Nous développons un langage commun avec eux et l’appliquons pendant les séances EMDR.
Les questions de genre dans le traitement EMDR
Lorsqu’ils travaillent avec des survivants de sexe opposé ayant subi des abus émotionnels, physiques et sexuels, les cliniciens doivent être extrêmement attentifs à respecter les limites appropriées. Nous devons également surveiller nos émotions en permanence pour voir quelles sensations viscérales nous éprouvons et si d’anciens souvenirs douloureux sont stimulés. Je ne me suis jamais sentie stimulée au point de ne pas pouvoir travailler avec un patient, mais j’ai un jour consulté une collègue sur la possibilité d’être excitée sexuellement. Avec son aide, j’ai pu m’ancrer dans la réalité et retrouver mon « attention équilibrée » avec ce patient particulier. Je recommande à chaque clinicien d’avoir un collègue avec qui il se sent en sécurité pour discuter des questions d’excitation sexuelle.
Une fois, j’ai utilisé une variation du mouvement des yeux au cours d’une séance. Il s’agissait d’un mouvement diagonal, j’ignorai que mes mouvements dirigeaient les yeux de ma patiente vers mes parties intimes. Elle a eu la gentillesse de m’en informer. J’ai immédiatement changé de direction et je suis devenu introspectif, cherchant à comprendre ce qui pouvait se trouver dans mon système de mémoire implicite. J’ai ensuite fait un travail personnel pour être en mesure de revenir pleinement à la syntonisation empathique.
Les limites interculturelles de l’EMDR
L’EMDR est maintenant pratiquée dans le monde entier. Des cliniciens de toutes les couleurs et de toutes les croyances aident et facilitent la guérison des personnes traumatisées. Cependant, des différences subtiles et moins subtiles existent dans la façon dont l’EMDR est pratiquée dans différentes cultures et dans la façon dont les personnes de différentes cultures réagissent. Comme me l’ont fait remarquer mes collègues britanniques et italiens, Richard Mitchell et Isabel Fernandez, une larme qui coule dans l’œil d’un Anglais peut signifier une énorme abréaction, tandis que les pleurs d’une mère italienne peuvent signifier que son enfant a pris froid. Pour donner un autre exemple, les Américains adorent utiliser le pronom « je », mais son utilisation peut être désagréable ou interdite dans d’autres cultures. Ces différences ont de profondes implications pour tous les cliniciens EMDR. Nous avons maintenant des cliniciens chrétiens qui traitent des rabbins juifs, des cliniciens afro-américains qui traitent des internés japonais de la Seconde Guerre mondiale, et des cliniciens EMDR allemands qui traitent des enfants de victimes de l’Holocauste.
Chaque clinicien de chaque pays doit être sensible aux coutumes et aux comportements différents des personnes qu’il traite. Les collègues EMDR du monde entier, contactés via Internet, peuvent aider les cliniciens à le faire. Le Dr Joany Spierings des Pays-Bas, enseignant et consultant EMDR, a auto-publié un excellent manuel sur ce sujet. (Spierings, I 1999 Multi-Cold EMDR)
En savoir plus
Formation(s) : Relation thérapeutique – Stratégies relationnelles pour traiter les patients souffrant de traumas difficiles et Clinique de l’exil et EMDR
Dossier(s) : La relation thérapeutique en EMDR