Les français et le deuil
Mis à jour le 30 septembre 2022
À la demande de la Chambre syndicale nationale de l’art funéraire (CSNAF), le CRÉDOC (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) a interrogé en 2016, dans une enquête en ligne, 3071 individus âgés d’au moins 18 ans sur leur vécu du deuil selon les circonstances et le type des funérailles, sur les conséquences du deuil dans leur vie ainsi que sur les soutiens dont ils ont bénéficié et les difficultés qu’ils ont rencontrées. Cette enquête a été complétée par une trentaine d’entretiens approfondis auprès de personnes ayant vécu un deuil marquant au cours de leur vie.
- Quatre adultes sur dix éprouvent un deuil : 42 % des adultes déclarent avoir vécu un décès qui les a particulièrement touchés et être actuellement affectés par un deuil, en voie de le terminer ou de le commencer
- C’est entre 45 et 54 ans que le deuil est le plus fréquent (48 %), une tranche d’âge où l’on peut encore perdre des grands-parents et où l’on perd plus souvent ses parents.
- Un tiers des deuils considérés comme en début de processus datent de plus de cinq ans. Il s’agit dans 46 % des cas de décès consécutifs à une longue maladie de plusde deux ans, cause de décès la plus fréquente (45 % des cas)
- La souffrance au moment du décès est d’autant plus forte que la mort a été brutale : La souffrance est considérée dans 59 % des cas comme intense pour un accident, une maladie aiguë, un attentat ou un suicide, contre 50% pour l’ensemble des causes.
Le rôle des soignants est plutôt apprécié
- Si le défunt a été « très bien pris en charge », l’impact sur le deuil est beaucoup plus souvent jugé positif (52 % contre 34 % s’il a été « assez bien pris en charge », 18 % si « pas très bien », 15 % si « très mal »),
- mais l’annonce du deuil, imminent ou survenu, reste un point d’achoppement des relations entre les endeuillés et les soignants, ceux-ci n’étant guère enclins à endosser un rôle qui, dans certains cas, peut être considéré comme un échec médical.
Les rituels funéraires traditionnels occupent encore des fonctions importantes comme amorce du processus de deuil.
Des arrêts de travail à durée très variable.
- Les incidences du deuil sur l’activité professionnelle peuvent être importantes : si 42 % des actifs vivant ou ayant vécu un deuil déclarent s’être arrêtés de travailler moins d’une semaine, 29 % l’ont fait plus d’un mois.
Après les proches, l’entourage professionnel est le premier accompagnant
- Une forte majorité des personnes endeuillées n’a pas fait appel à un médecin (77 %) ou à un psychologue/psychiatre (84 %).
- Les personnes de l’entourage (famille, amis, voisins…) sont de fait les premiers soutiens (81 %).
- Les collègues sont les premiers (84 %) à accompagner au quotidien la personne en deuil, que ce soit par des mots d’encouragement, des attentions, une implication pour pallier sesabsences.
Pour en savoir plus :
- Les données présentées sont principalement issues de l’enquête réalisée par le CRÉDOC au printemps 2016 auprès de 3 071 individus âgés de 18 ans et plus (méthode des quotas) réalisée pour le compte de la Chambre syndicale nationale de l’art funéraire (CSNAF). Lire les résultats de cette enquête
- www.deces-info.fr
- « Les Français et les obsèques : 10 ans d’évolution », FUNESCOPE, CRÉDOC, Étude pour la CSNAF, mai 2014.
- « Les Français souhaitent un rite funéraire moins ostentatoire et plus centré sur l’intime », Fanette Recours, CRÉDOC, Consommation et modes de vie, n° 223, octobre 2009.
- « La mort, un commerce comme un autre ? », Raphaël Berger, CRÉDOC, Consommation et modes de vie, n° 206, octobre 2007.
- « À la Toussaint, 51 % des Français de plus de 40 ans se rendent au cimetière », Nicolas Fauconnier, CRÉDOC, Consommation et modes de vie n° 187, CRÉDOC, octobre 2005.
- « Le cimetière remplit-il encore sa fonction ? », Jean-Pierre Loisel et Franck Lehuédé,CRÉDOC, Consommation et modes de vie, n° 169, octobre 2003.
- « La montée de la crémation : une nouvelle représentation de la mort », Jean-Pierre Loisel, CRÉDOC, Consommation et modes de vie, n° 162, mars 2003.