Les enjeux de l’éco-anxiété et de la résilience sur la santé mentale

Les enjeux de l’éco-anxiété et de la résilience sur la santé mentale

Mis à jour le 28 février 2025

Un article de Paula Brasil Terrapon, publié dans Cortica

Article publié en français – accès libre en ligne

Résumé

Depuis de nombreuses années, les changements climatiques ont bouleversé de multiples aspects dans nos sociétés, dont des préoccupations sérieuses impactant la santé mentale des individus. Notre recherche a été menée dans le but d’étoffer les données suisses quant à l’impact de l’éco-anxiété sur les différentes générations ainsi qu’au travers des genres, puis, le rôle que la résilience peut jouer sur l’éco-anxiété. 244 participant-e-s ont donc complètement répondu à un questionnaire en ligne comprenant 5 échelles, dont l’échelle d’anxiété climatique, d’anxiété, de stress perçu, des stratégies de coping et de résilience. Ils-elles ont également répondu à quelques questions d’ordre socio- démographiques. De ce fait le niveau d’éco- anxiété, ainsi que celui des autres échelles, pouvaient être mesurés en fonction de l’âge et du genre notamment. Nos résultats démontrent que le niveau d’éco-anxiété n’est significativement pas plus élevé chez les jeunes âgés de 18 à 25 ans que chez les adultes âgés de 26 à 65 ans et que chez les personnes âgées de plus de 65 ans. De plus, le niveau d’éco-anxiété n’est significativement pas plus élevé chez les femmes que chez les hommes. Cependant, nous avons pu observer qu’il existait une relation négative significative entre le niveau de résilience et le niveau d’éco-anxiété chez les participant-e-s, peu importe l’âge et le genre. En conclusion, notre étude révèle que la résilience joue un rôle significatif dans l’anxiété climatique, ce qui est important de considérer puisque celle- ci peut présenter une piste auprès des individus se décrivant comme éco-anxieux. 

Conclusions 

Pour conclure, notre étude démontre que la résilience porte une influence sur l’éco- anxiété, ce qui selon de nombreuses études, implique aussi un rôle sur d’autres aspects psychologiques telle que l’anxiété ou encore la dépression (Philippou et al., 2022). Bien qu’actuellement, la Suisse soit relativement peu touchée par les dégâts écologiques, contrairement à d’autres pays du globe telle que l’Australie ou les Philippines, la prise de conscience d’un bouleversement de l’équilibre écologique dans lequel les individu- e-s ont eu l’occasion de vivre jusqu’alors provoque pour certain-e-s, un mélange de sentiments tendant vers de l’anxiété. Au vu de la récente mise en lumière de l’éco-anxiété, il est clair que sa prise en charge est encore insuffisante. Cependant, certain-e-s chercheur-se-s ont tout de même relevé l’importance de proposer des solutions permettant de canaliser les individu-e-s qui ressentent cette anxiété liée à un événement inévitable comme c’est le cas de la dégradation écologique à laquelle nous faisons face actuellement en proposant onze stratégies d’adaptation en fonction des émotions, du problème et de la signification (Desmarais et al., 2022). 

En termes de perspectives, il serait intéressant de poursuivre la recherche avec un échantillon plus hétérogène au niveau de l’âge et du genre de la population afin d’avoir une vision plus représentative du phénomène de l’éco-anxiété en Suisse. Il serait également pertinent d’étendre les recherches sur le niveau d’éco-anxiété. En effet, bien que ce terme émerge de manière croissante, il reste très récent et encore peu connu, ce qui empêche les individu-e-s qui la subissent d’avoir une bonne compréhension de leurs émotions et ainsi d’envisager une éventuelle prise en charge. Au vu des difficultés que l’éco-anxiété peut apporter au sein de notre société, il serait par exemple possible de développer des groupes de paroles, ce qui permettrait aux personnes touchées par l’éco- anxiété de se sentir soutenues, comprises et de constater qu’elles ne sont pas seules à être touchées par ces diverses inquiétudes. Il serait aussi envisageable, à travers ces groupes de partage, de mettre en place diverses actions pro-écologiques qui permettraient aux personnes présentent d’améliorer, à leur échelle, la problématique environnementale, une solution qui pourrait avoir un impact aussi bien sur le plan psychologique qu’écologique. 

En savoir plus 

Références de l’article Les enjeux de l’éco-anxiété et de la résilience sur la santé mentale :

  • auteurs : Brasil, P. T.
  • publié dans : Cortica, 2(2), 1-24.

Aller plus loin 

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