L’EMDR pour surmonter ses traumatismes – femmes références
Mis à jour le 20 septembre 2019
Guérir une blessure psychique, sortir d’une histoire douloureuse sans passer des années sur le divan du psychanalyste, cela serait possible en quelques séances avec cette méthode.
L’EMDR : Qu’est-ce que c’est ?
L’EMDR (en anglais, Eye Movement Desensitization and Reprocessing) peut se traduire par : « désensibilisation et reprogrammation par les mouvements des yeux »
En clair, c’est une méthode de psychothérapie qui consiste à utiliser des mouvements oculaires ou d’autres stimuli pour aider un patient à « digérer » un traumatisme psychique.
Elle fait appel aux énormes capacités d’auto-guérison que nous possédons tous. Elles nous paraissent aller de soi quand il s’agit d’une plaie au bout du doigt, mais nous avons du mal à admettre qu’une « blessure psychique » peut aussi cicatriser ! Et comme pour certaines blessures physiques, cela réclame parfois un peu d’aide.
Pour certains spécialistes, I’EMDR, à la croisée de la psychologie et de la neurobiologie moderne, est une révolution dans les traitements psychothérapiques, comparable à la découverte de la psychanalyse il y a cent ans, ou à celle des antidépresseurs dans les années 1950. « J’avoue être sidéré par la puissance de la méthode. En trente ans de psychiatrie, je n’ai jamais rien vu d’aussi spectaculaire », s’enthousiasme le Dr Arnaud Tuffier, psychiatre, spécialiste du sommeil et de la dépression.
Le point sur une méthode aujourd’hui reconnue, notamment par l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) et l’American Psychiatric Association.
Quels problèmes peut-elle aider à résoudre ?
Elle est particulièrement indiquée pour ceux qui ont subi un traumatisme, que celui-ci soit lié à un divorce, un deuil, un accident grave, une agression sexuelle, des sévices durant l’enfance, un braquage, un acte terroriste, une guerre ou une catastrophe naturelle.
Ces traumatismes peuvent laisser des séquelles, parfois durant des dizaines d’années, que l’on regroupe sous l’appellation de ESPT (État de stress post-traumatique).
Cela se traduit par des peurs inexplicables, une anxiété sans raison apparente, des cauchemars, un sentiment de culpabilité ou des souvenirs obsédants. Certaines personnes font même des tentatives de suicide.
Il y a aussi les petits traumatismes de la vie quotidienne : une remarque humiliante d’un collègue, une mutation, un déménagement, une contrariété. Tel événement sans importance pour les uns peut revêtir un caractère perturbant pour les autres, et avoir des conséquences à long terme. Là aussi, l’EMDR peut être utile.
Depuis 1987, date de sa découverte par la psychologue américaine Francine Shapirol, de nombreuses études ont été effectuées, notamment sur des vétérans de la guerre du Vietnam. Elles montrent toutes un taux de guérison de l’ordre de 80%.
Par extension, la méthode est également appliquée à des cas de névroses, de dépressions ou de phobies, particulièrement lorsque celles-ci ont une origine traumatique (peur des chiens après une morsure ou de conduire après un accident).
Comment ça marche ?
Personne ne sait avec exactitude comment ça fonctionne. L’EMDR semble s’apparenter à la fois à l’hypnose, à la psychanalyse, à la thérapie cognitive et comportementale. Quelques hypothèses neurobiologiques ont également été avancées.
La méthode bénéficie d’un protocole précis que l’on peut enseigner très vite à des psychothérapeutes. Elle fait déjà partie de programmes d’assistance humanitaire dans le domaine de la santé mentale. Et elle représente un espoir pour les millions d’hommes et de femmes qui aspirent à sortir de la détresse après une expérience négative dans leur vie.