L’EMDR en oncologie au Centre Hospitalier du Luxembourg (CHL) 

L’EMDR en oncologie au Centre Hospitalier du Luxembourg (CHL) 

Mis à jour le 7 décembre 2024

Au Centre Hospitalier du Luxembourg (CHL), 22 psychologues sont formés à l’approche EMDR dont 5 travaillent en oncologie (adulte ou pédiatrie). 

Vanessa Grandjean est psychologue clinicienne au Centre Hospitalier de Luxembourg depuis 2005, elle prend en charge les patients suivis en oncologie, en soins intensifs… auxquels elle propose un accompagnement de l’annonce de diagnostic, jusqu’à la  fin de vie et le suivi de deuil. 

Nous proposons l’EMDR aux patients et à l’entourage à différentes périodes de la prise en charge.

Les demandes peuvent également émerger des oncologues et des médecins référents lors des consultations de suivi. Un médecin extérieur peut faire appel à un des psychologues qui suit le patient au sein de l’hôpital si celui-ci détecte que le patient a besoin d’un suivi dans le cadre de sa maladie. En effet, lorsqu’un patient a terminé son parcours médical, il peut ressentir un grand vide, une détresse émotionnelle importante. Via l’EMDR, nous lui proposons d’intégrer les différentes étapes qu’il a traversées en identifiant les moments les plus difficiles.

Parmi lesquels nous retrouvons régulièrement l’annonce du diagnostic, la perte des cheveux, certains effets secondaires. Une fois que ces situations difficiles ont été retravaillées et intégrées via l’EMDR, nous renforçons les ressources psychologiques apprises tout au long du parcours. 

Nous avons également des accompagnements spécifiques à des moments précis. C’est notamment le cas, lorsqu’une patiente doit subir une mastectomie. 

Dans d’autres cas, Il arrive qu’un patient vive mal une chimiothérapie, entrainant des peurs anticipatoires pour la suivante. 

Une psychologue rencontre les patients en consultation de psychoéducation après l’annonce du diagnostic d’un cancer. Cet entretien permet au psychologue d’expliquer au patient les différentes étapes qu’il va traverser tout au long du traitement de son cancer, ce qu’il peut ressentir sur le plan émotionnel, les symptômes psychologiques qui peuvent éventuellement se manifester, et les ressources dont il a besoin pour faire face à ce qu’il va devoir endurer physiquement et psychologiquement au cours des prochains mois. 

De plus, avant de commencer un traitement en oncologie, certains patients présentent des antécédents personnels ou familiaux en lien avec la maladie et la mort. Ces événements de vie peuvent impacter le vécu actuel de leur propre situation médicale. 

Avec l’EMDR, nous accompagnons les patients à intégrer les évènements de vie passées afin qu’ils ne viennent pas contaminer le présent et les étapes suivantes du traitement.

Les consultations s’adaptent en fonction du patient. Lorsque celui-ci est hospitalisé, nous avons la possibilité de travailler en EMDR avec lui les difficultés actuelles. En ambulatoire, nous réalisons un bilan d’accompagnement et d’évaluation des perturbations psychologiques. Selon celui-ci, les séances sont proposées de manière hebdomadaire en tenant compte de l’état du patient

L’accompagnement s’arrête lorsque le patient se sent stabilisé dans son quotidien. Il peut reprendre à d’autres moments de son parcours médical.

L’EMDR ne peut ni effacer, ni changer le passé, mais permet qu’il ne fasse plus mal.

A l’instar d’autres prises en charge en psycho-oncologie, le but est d’apporter une meilleure qualité de vie aux patients pour leur quotidien. Nous sommes convaincus qu’une prise en charge précoce permettrait de prévenir l’apparition des symptômes de stress post-traumatiques.

Vanessa Grandjean, responsable des psychologues au CHL : « Nous sommes particulièrement attentifs à l’équilibre émotionnel des patients atteints d’un cancer. Ces patients sont plus à risque de ressentir du stress ou de l’anxiété, de tomber en dépression, voire aussi de vivre une détresse émotionnelle ou un état de stress post-traumatique. De nombreux patients présentent également des troubles cognitifs importants (perte de mémoire, troubles de l’attention…), souvent associés à une grande fatigue, après leur traitement. On considère qu’il faut en moyenne une année pour que le patient récupère sa forme physique, ses capacités neurologiques et son équilibre émotionnel. Il est donc important que l’accompagnement psychologique (et/ou psychiatrique) se poursuive pendant une longue période. » 

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