Le soin entre à l’Université la psychologie sort de son carcan
Mis à jour le 30 septembre 2022
Un article Le soin entre à l’Université la psychologie sort de son carcan publié sur le site du Républicain Lorrain
Extrait : « On ne doit pas être dans notre petit monde, mais dans le monde. » Pour le Pr Cyril Tarquinio, être dans le monde, c’est observer l’environnement social, se saisir des problématiques actuelles et y répondre. « La psychologie et les sciences humaines sont des espaces où l’on peut trouver les réponses », affirme le professeur de psychologie de la santé, psychologie clinique de l’Université de Lorraine à Metz.
Pour cela. Cyril Tarquinio ne craint pas de déranger, ni de bousculer les habitudes de la psychologie française très freudo-lacanienne. A Pierre-Janet, le centre de psychologie de l’Université de Lorraine, qui ouvrira ses portes à la rentrée de septembre et sera officiellement lancé le mercredi 29 juin avec Boris Cyrulnik comme parrain, les sujets tabous, ceux qui brûlent les doigts et qu’on ne sait pas trop comment aborder, pourront être traités. Avec des outils novateurs, mais toujours scientifiquement approuvés.
« Par exemple, l’hypnose permet de traiter des émotions passées et la mémoire de la douleur », explique William Houllé, psychologue clinicien de la santé notamment en charge de militaires de retour d’Opex victimes de chocs post-traumatiques. L’EMDR, une spécificité messine basée sur le mouvement des yeux – lire ci-dessous – a fait ses preuves dans le traitement de chocs post-traumatiques et antidouleur. La psychologie positive, qui peut mettre en action méditation, yoga, marche, spiritualité, bienveillance etc., « c’est l’idée qu’on peut penser psychologie et rapport au monde pas seulement dans la pathologie mais aussi avec une vision positive », explique le Pr Tarquinio. « Même en marchant, on peut guérir. Des travaux l’ont prouvé pour certaines pathologies. Des champs s’ouvrent. Nous sommes dans une approche éclectique et intégrative. On ne critique pas les méthodes du passé, on remet en question les dogmes, dépasse les frontières et dépoussière en ouvrant un nouvel espace de réflexion. »
S’adresser au grand public, en proposant des soins, et aux professionnels, pour des formations dans des domaines et sur des thématiques extrêmement variés, c’est toute la force de Pierre-Janet.
Les partenariats pour ces formations complémentaires se multiplient. Un travail avec le CHR Metz-Thionville se construit autour des maladies chroniques, une réflexion est envisagée avec la Poste sur la problématique des personnes âgées, un autre avec le Département pour les familles et les enfants.
Un diplôme universitaire de psycho-oncologie va être proposé, avec la Ligue nationale contre le cancer, concernant « aussi bien les professionnels que les bénévoles qui accompagnent les malades ». Au total, douze diplômes universitaires (DU) sont programmés et cinq déjà en action. Dont trois réservés à la sexologie. « Le sexe est une vraie question dans notre société », argumente l’universitaire. « La nudité ne s’est jamais autant affichée, mais en termes de connaissance, on a régressé par rapport aux années 70. Sexualité chez les malades chroniques, les personnes âgées, en politique… tout est devenu tabou. (…)
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