Le modèle Crash comme outil pour le triage psychologique des interventions psychosociales
Mis à jour le 14 janvier 2020
Un article Le modèle Crash comme outil pour le triage psychologique des interventions psychosociales, de Erik de Soir, publié dans la LIREC, lettre d’information sur les risques et les crises
Article en français – disponible en ligne
Extraits
L’expérience psychologique aiguë d’un évènement tel qu’un attentat terroriste ou une fusillade dans une école, est celle d’une impuissance extrême et d’une perte de contrôle, qui submerge tout. On dit que les sinistrés perdent la parole et que leur volonté s’évanouit. L’impact traumatisant entraînera souvent une dislocation soudaine et inopinée de la situation professionnelle et/ou de vie de toute une communauté. Plus rien ne ressemblera au passé dans la communauté et/ou la région sinistrée. Après les attentats terroristes en 2015 à Paris, nombreux étaient ceux qui se demandaient si la ville al- lait pouvoir se redresser après de telles violences. L’aéroport de Bruxelles ne fut plus jamais le même après les explosions du 22 mars 2016. Les installations, entre temps réparées et améliorées, respirent toujours la violence et le désarroi de ces journées noires dans l’histoire de la Belgique. Dans de nombreux cas, un événement heureux – comme le match amical de football du 13 novembre 2015, entre la France et l’Allemagne, au Stade de France – s’est violemment transformé en un enfer dominé par la mort et les blessures.
Chez beaucoup, l’illusion de l’invulnérabilité, comme beaucoup d’autres certitudes de la vie, est étouffée dans l’œuf: il ne reste plus qu’un mélange d’impuissance, d’incrédulité, de désarroi, de rupture, de culpabilité, de honte, d’angoisse, de colère et d’incertitude.
Le soutien social et le partage social des émotions sont très importants pour les sinistrés dans ces circonstances. Ce partage social et l’approche en groupe seront les seules manières d’assimiler la catastrophe.
Comment planifier l’encadrement psychosocial des nombreuses victimes lors d’une urgence collective ? Une séquence complète d’accueil de crise psychosociale dans l’immédiat devrait comprendre au moins :
1. des mesures de première aide psychologique sur le lieu de l’événement (prévention primaire des séquelles post- traumatiques ou de traumatismes psychosociaux)1;
2. des mesures d’aide différée, qui consistent à aborder les problèmes liés au trauma et au deuil, dans le sens le plus large, en abordant les différents aspects qui favorisent l’assimilation du traumatisme psychique et qui marquent le début d’un processus de deuil (prévention secondaire des séquelles posttraumatiques ou de traumatismes psychosociaux);
3. et des mesures d’aide curative, notamment une orientation adéquate vers une aide professionnelle reconnue et spécialisée, étant essentiellement d’ordre psychothérapeutique (prévention tertiaire des séquelles post-traumatiques ou de traumatismes psychosociaux).
L’approche de principe nécessaire pour effectuer les premiers secours psycho- logiques sera esquissée dans une pro- chaine partie de cet article sur la base des principes IPASU et des ‘5 grands facteurs’ (5GF) de la victimologie : deux séries de cinq facteurs qui créent le contexte dans lequel les premiers se- cours psychologiques et l’aide différée de crise peut se dérouler avec succès après des catastrophes et calamités. (…)
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Les références de l’article Le modèle Crash comme outil pour le triage psychologique des interventions psychosociales :
- Auteur : Erik de Soir
- Publié en mars 2018
- Éditeur : LIREC, lettre d’information sur les risques et les crises, n° 56
- www.inhesj.fr