Hypnose, EMDR et thérapie familiale
Mis à jour le 30 septembre 2022
Un article Hypnose, EMDR et thérapie familiale, d’Édith Goldbeter-Merinfeld, publié dans les Cahiers critiques de thérapie familiale et de pratiques de réseaux, 2015 /2 (n° 55), Editions De Boeck Supérieur
Extraits :
Ce numéro des Cahiers devait initialement porter le titre d’« Hypnose et thérapie familiale ». Cependant, j’ai pris rapidement conscience de la nécessité d’ajouter au thème du dossier l’EMDR qui a également une place particulière dans le champ actuel de la thérapie familiale. En effet, l’EMDR, comme l’hypnose, est une approche qui se révèle de plus en plus riche aux yeux des thérapeutes familiaux, en particulier de ceux qui traitent des patients présentant un passé traumatique.
L’hypnose fut introduite ouvertement en médecine par Mesmer à la fin du 18e siècle sous l’appellation de « magnétisme » ; pour cet auteur, ce n’était pas l’influence du thérapeute, mais plutôt la crise que provoquait le dispositif en place qui avait une fonction thérapeutique (d’Assignies, 2003, p. 316). Le terme sera modifié par le marquis de Puységur en « somnambulisme » pour désigner « une forme particulière de crise qui consiste en état de sommeil où le patient reste en contact avec son thérapeute » (ibid.).
Différentes théories et pratiques vont progressivement apparaître jusqu’à l’utilisation, riche sur le plan clinique, de l’hypnose par Milton Erikson à Phoenix, alors que de l’autre côté des États-Unis, à Palo Alto, Gregory Bateson et son équipe de chercheurs observaient ce qui se passait dans les familles et élaboraient la notion de double contrainte.
Milton Erikson était moins obsédé par les théorisations que par les expériences cliniques. Il nous a ainsi laissé de nombreux écrits décrivant différentes situations qu’il a traitées.
Don Jackson s’était sensibilisé à l’hypnose, et en particulier au travail de Milton Erikson, bien avant que John Weakland et Jay Haley n’aillent visiter ce dernier à Phoenix. Il considérait (Jackson, 1944) qu’il était injuste de considérer que ses effets n’étaient pas durables et il défendait l’idée que l’hypnose pouvait être utilisée comme un passeport pour pénétrer dans l’inconscient du patient, mais qu’une fois là, le thérapeute devait faire appel à toutes les compétences dont il usait en état d’éveil pour gérer la relation interpersonnelle.
Ultérieurement, participant au groupe de recherche organisé par Gregory Bateson, Jay Haley (1976) qui était particulièrement intéressé aux notions de pouvoir et de contrôle commença à rendre fréquemment visite à Milton Erickson à Phoenix pour étudier, entre autres, les liens possibles entre l’hypnose et la double contrainte.
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