Dossier EMDR et trouble bipolaire
Mis à jour le 11 mars 2023
Dans ce dossier EMDR et trouble bipolaire, nous nous demandons quel rôle peut avoir l’EMDR dans la prise en charge des patients bipolaires.
Les soins des troubles bipolaires s’envisagent habituellement de façon intégrée, en mêlant à la fois un mode de vie sain et régulier, et une combinaison de différentes stratégies thérapeutiques, incluant les prescriptions médicamenteuses (thymorégulateurs, antimaniaques, antidépresseurs) et les thérapies psychosociales (psychoéducation, thérapie interpersonnelle axée sur les rythmes sociaux, thérapie familiale, thérapie cognitivo-comportementale,…).
Quel rôle peut avoir l’EMDR dans la pris en charge des patients bipolaires ?
En raison de leurs changements d’humeur, les patients bipolaires ont particulièrement tendance à être exposés à des événements traumatiques qui vont influencer de manière négative le cours de la maladie. Dans la routine clinique de la prise en charge des patients bipolaires, jusqu’à présent, les aspects traumatiques sont largement négligés et ils ne sont pas pris en compte dans le plan de traitement. Cela provient également du nombre très réduit de documents scientifiques concernant les options de traitement orientées sur le trauma dans le trouble bipolaire.
Il existe plusieurs essais contrôlés randomisés sur l’EMDR chez des patients bipolaires I et II qui ont montré des éléments irréfutables en faveur d’une amélioration du trauma associé et des symptômes affectifs associés au trauma. Un protocole EMDR de thérapie du trouble bipolaire a été réalisé par Benedikt Amann et son équipe.
Le trouble bipolaire en bref
- Environ de 0,4% à 1,6% de la population adulte en France dans toutes les catégories sociales, soit plus de 1 000 000 cas en France. En incluant les types II ou III, on obtient des chiffres nettement plus élevés, pouvant aller jusqu’à 7% de la population en incluant tout le « spectre » bipolaire, c’est-à-dire tous les troubles apparentés.
- Les hommes et les femmes sont touchés dans des proportions équivalentes.
- Les patients sont malades la moitié de leur vie (judd et all, 2003 et 2004)
- Le taux de rechute est élevé : une méta-analyse réalisée sur 5837 patients bipolaires I et II a montré que 60 % des troubles bipolaires I et 80 % des troubles bipolaires II présentent des rechutes (Radua and Amann, 2015)
- Le risque de décès par suicide est de 10 à 15% pour les bipolaires de type I et de 15 à 20% toutes formes confondues, ce risque étant fortement diminué par une prise en charge adaptée.
- 60% des bipolaires sont concernés par un abus de substance notamment l’alcool.
- Un délai de 10 ans en moyenne pour recevoir un traitement approprié : Il faut en moyenne 10 à 12 ans et quatre à cinq médecins différents avant que le troubles bipolaire ne soit nommé.
- L’espérance de vie est réduite de 9 ans
- Le chômage et la séparation sont deux fois plus courants
- Début précoce de la maladie (adolescence, début de l’âge adulte)
- Alternance d’épisodes dépressifs et d’épisodes d’exaltation maniaque
- Un pronostic qui dépend de la précocité du diagnostic et de la mise en place de stratégies thérapeutiques spécifiques
- On estime que 40 % des dépressifs sont en réalité des bipolaires qui s’ignorent.
- Selon l’OMS, le trouble bipolaire occupe le 6ème rang parmi les maladies génératrices de handicap en termes de coût social et économique
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