Comment l’EMDR peut-il fonctionner avec le TSA ?
Mis à jour le 30 septembre 2022
Michel Silvestre aborde la question de Comment l’EMDR peut-il fonctionner avec le TSA ? dans le livre « l’EMDR avec l’enfant et sa famille », qu’il a écrit avec Joanne Morris-Smith, publié dans la collection Les ateliers du praticien, par Dunod, en juin 2015.
L’accordage non verbal auquel on parvient avec le protocole EMDR pourrait également faciliter, chez l’enfant présentant un TSA, une sensibilité aux affects d’autrui, ce qui peut améliorer sa conscience émotionnelle, sa connectivité et sa motivation à communiquer et donc améliorer son attention aux circonstances. Comme nous l’avons dit précédemment, l’une des hypothèses sur l’efficacité de la thérapie EMDR, c’est qu’elle peut déclencher une réaction d’orientation. Une incapacité à s’orienter vis-à-vis des stimulations sociales constitue l’un des handicaps majeurs et observables très tôt chez les enfants ayant un TSA. Si La thérapie EMDR déclenche une réaction d’orientation, il se peut même qu’elle puisse contribuer au développement d’une orientation sociale et d’une attention soutenue avec certains de ces enfants.
On peut faire l’hypothèse que l’EMDR stimule efficacement certaines des voies neuronales qui sont atteintes dans le TSA. L’EMDR est un processus essentiellement non verbal, et en tant que tel il peut également faciliter l’intention de communiquer de manière non verbale et permettre un accordage du thérapeute aux indices non verbaux du patient et du patient au thérapeute. Le traitement semble constituer un échafaudage grâce auquel certains souvenirs non verbaux et préverbaux deviennent accessibles à la remémoration.
L’orientation générale est liée au cervelet et l’orientation sociale/affective à l’amygdale qui, chez certains autistes, a été observée comme plus grande que la normale. On a montré que l’aversion pour les visages chez les autistes est suscitée par l’activation de l’amygdale. Dans la thérapie EMDR, la stimulation bilatérale alternée se pratique par l’utilisation d’un contact physique, auditif ou d’une poursuite visuelle, et non pas par la flexibilité attentionnelle ou le regard mutuel. Si la thérapie EMDR provoque une réaction d’orientation, elle le fait en utilisant d’autres stimulations du lien social que les visages. (C’est peut-être moins le cas si une stimulation mécanique comme la barre lumineuse est utilisée car elle peut ne pas provoquer de réponse de lien social.) La question se pose de savoir si cette activité pourrait aider à contourner certains des problèmes associés à la communication faciale chez les enfants présentant un TSA. Une telle stimulation pourrait aider à développer une plus grande sensibilité à la connexion sociale.
Vous pouvez retrouver les infos détaillées sur Comment l’EMDR peut-il fonctionner avec le TSA ?, dans le livre « l’EMDR avec l’enfant et sa famille », qu’il a écrit avec Joanne Morris-Smith, publié dans la collection Les ateliers du praticien, par Dunod, en juin 2015