C’est mon histoire : « J’ai eu un bébé en bougeant les yeux »
Mis à jour le 19 février 2016
Un article C’est mon histoire : « J’ai eu un bébé en bougeant les yeux », de Lise Bouilly, publié sur le site du magazine Elle
« Regarde, une étoile filante ! On fait un vœu ? » s’enthousiasme mon amoureux par une douce nuit d’été au bord de l’océan. J’esquisse un timide sourire : je devine le souhait de Julien et me désole de ne pas être sur la même longueur d’onde. Nous sommes en couple depuis onze ans, nous nous aimons… mais n’avons pas d’enfants. À bientôt 38 ans, je ne parviens pas à savoir si je souhaite devenir mère. J’élude le sujet quand Julien l’évoque, ce qu’il fait régulièrement depuis trois ou quatre ans. « Quand seras-tu prête ? Je ne vais pas attendre indéfiniment… » S’il s’est longtemps montré patient – en fait, il n’était pas mécontent non plus de profiter d’une vie relativement insouciante –, son envie de paternité devient omniprésente. Une pression soutenue par l’entourage qui ne rate pas une occasion de glisser dans la conversation un subtil : « Alors, et le bébé, c’est pour quand ? » Bref, la situation est tendue et je vais devoir bientôt me décider. « Dans un an, je veux avoir pris une décision » est le vœu que je murmure en cette belle nuit d’été. Quelques semaines plus tard, la réflexion d’une copine, venue dîner à la maison, allait nourrir ma réflexion : « Vous aussi, vous voulez adopter ? », m’interroge-t-elle en désignant un magazine qui traîne sur la table et sa couverture titrant sur les couples qui adoptent. « Ben non, pourquoi ? » Elle hésite mais continue : « Je ne sais pas… Nous, on se pose la question, on a trop attendu avec Thierry. J’ai 42 ans, on n’y arrive pas… » Je suis émue par ses confidences, mais inquiète : et s’il était trop tard pour moi aussi ? Cette perspective m’attriste. Le comble est que je parviens parfaitement à identifier l’origine de mes réticences – deux années de psychothérapie m’y ont aidée ! Mon enfance compliquée avec une mère suicidaire et des parents en perpétuel conflit ne m’aide pas à me projeter dans la maternité. Si je n’aimais pas mon enfant, si je le maltraitais…? L’angoisse est là, paralysante.
La thérapie par les yeux
Lorsque je confie mon désarroi à mon amie Clara, qui a longtemps vécu aux États-Unis, elle me parle de l’EMDR [Eye Movement Desensitization and Reprocessing, soit en français Désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires, ndlr], une thérapie née outre Atlantique qui a fait ses preuves dans le traitement des traumatismes. « Le quoi ? Tu es gentille Clara, mais je ne suis pas traumatisée ! » « Ah oui ? réplique-t-elle. Assister toute son enfance aux violentes disputes de ses parents et aux tentatives de suicide de sa mère n’est pas traumatisant ? » Elle poursuit en m’expliquant que l’EMDR, par des mouvements de va-et-vient oculaires, permet de désactiver la charge émotionnelle liée à des événements passés… Là, elle marque un point. Et, quelques jours plus tard, je me mets en quête d’un thérapeute…
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