Bibliographie Violence domestique, attachement, dissociation et EMDR
Mis à jour le 10 octobre 2022
Longtemps occultées, les violences faites aux femmes sont aujourd’hui de plus en plus étudiées et la connaissance sur leur ampleur, leur nature et les mécanismes qui les sous-tendent avance.
Michel Silvestre vous propose une bibliographie des principaux ouvrages en français sur le thème de Violence domestique, attachement, dissociation et EMDR.
Silvestre Michel, Approche intégrative inter et intra du trauma « , thérapie familiale, 2014/2 vol. 35, p. 227-243,
Résumé : Le traitement des incidents traumatiques et de leurs conséquences neuropsychologiques, individuelles et relationnelles nécessite une approche thérapeutique complexe de multi-niveaux permettant de répondre aux dimensions multiples de la blessure. Cet article présente une réflexion sur l’articulation de deux paradigmes, celui de la thérapie familiale et celui de la thérapie EMDR pour proposer une réponse thérapeutique permettant d’appréhender cette complexité.
Article disponible en ligne ici : http://www.cairn.info/revue-therapie-familiale-2014-2-page-227.htm
Christen M., Heim C., Silvestre M., Vasselier-Novelli C., Vivre Sans Violences? Collection Relations, érès, 2004
Présentation : Depuis la première parution de cet ouvrage en 2004, les violences conjugales ont été mises sur le devant de la scène : affaire Trintignant, campagnes de communication… Ce n’est pas pour autant que les réponses à ces violences ont progressé. Malgré les lois, les circulaires qui peuvent faire penser que les violences (conjugales) sont une cause nationale, l’État ne cesse de se désengager – suppression de crédits aux associations de prévention et de traitement, aux centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), augmentation du niveau d’incohérence due au fonctionnement de la justice… La réédition des travaux menés par une équipe de thérapeutes familiaux de Marseille s’est alors imposée, d’autant qu’elle bénéficie du bilan de leurs expériences accumulées ces dernières années. Ils nous incitent à penser la complexité des phénomènes violents pour ne pas céder au manichéisme – qu’il soit individuel, familial, social, politique ou scientifique – qui engendre lui-même les violences. S’inspirant d’un modèle québécois, ils ont élaboré, au fil des ans, un modèle d’intervention face aux situations de violences, spécifique au contexte français, et s’appuyant sur une épistémologie écosystémique. À travers de nombreux exemples, ils exposent ici le cheminement de leur réflexion qui, partant des violences conjugales et familiales, point de départ de leur engagement, les a amenés à s’intéresser aux violences et à leur prévention au sein d’institutions médico-sociales et scolaires.
Coutanceau R., Smith J., Violence et Famille, collection Psychothérapies, Dunod, 2011
Présentation : Cet ouvrage présente l’ensemble des violences pouvant émerger dans le cadre très particulier de la famille : violences physiques (maltraitances, mort du nourrisson…), violences conjugales (victimes, impact sur les enfants, homicides…), violences sexuelles (inceste..). Au delà de la symptomatologie post-traumatique pour les victimes, du repérage des troubles de la personnalité chez les auteurs de violence familliale, il s’agit d’aider à favoriser le dépistage précoce. En effeet, une situation familiale décodée est le premier élément permettant la prévention. D’autre part, une fois la situation de violence familiale diagnostiquée, la prévention de la récidive suppose une évaluation pluridisciplinaire et une capacité d’accompagnement de tous les protagonistes par les équipes de soin. L’originalité de cet ouvrage est de traiter l’ensemble des violences familiales à la fois sous l’angle psychotraumatologique (clinique et traitement) et pénal (examen médicolégal, traitement pénitenciaire, arsenal législatif…)
Avec : B. Asencio, M.-O. Besset, P. Blachere, Dr P. Bensoussan, Dr S. Bornstein, A. Christin S. Crochet, Dr B. Cyrulnik, C. Damiani, A. Delbreil, H. Dellucci, Pr Y.-H. Haesevoets, A. Javay, Dr Y. Kaufman, A. Laloum, E. Landault, A. Legrand, G. Lopez, Dr A. Martorell, Dr H. Mattheß, L. Morisseau, P. Pace, M. Quemener, C. Rey-Salmon, S. Richard Devantoy, H. Romano, K. Sadlier, J.-L. Senon, M. Silvestre, L. Théoleyre, J.-P. Vouche, M. Voyer, E. Weyergans, Dr D. Zagury
Dellucci, H., & Bertrand, C. (2012). Le Collage de la Famille Symbolique et Approche Narrative. Une voie alternative pour constituer un lien d’attachement et une identité en lien avec les valeurs existentielles. Revue Thérapie Familiale, 33 (4).
Résumé : Le « Collage de la Famille Symbolique » est un outil de stabilisation centré sur les compétences, conceptualisé par Hélène Dellucci (sous presse). Pour des personnes souffrant de liens d’attachement et d’identification nocifs, il permet de constituer un étayage par la construction d’un lien d’attachement alternatif. La personne parvient ainsi à se référer à un ensemble de figures symboliques, parmi lesquelles des ressources sont présentes, et trouve ainsi des éléments ressources face à ce qui lui pose problème. Cet outil permet un travail sur les valeurs, les projets et les choix existentiels, ainsi que la possibilité de créer de nouveaux réseaux neuronaux et une habitude alternative (Isebaert, 2005). De par le « collage » permettant un travail avec la dimension iconique (cerveau des émotions), et de par le dialogue intérieur créé avec la représentation (cohérence entre le cerveau gauche et le cerveau droit), celle-ci devient suffisante pour nourrir le besoin vital d’attachement et ainsi retrouver une stabilité sur le plan relationnel. Article disponible en ligne ici : http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=TF_124_0337
INED, L’enquête nationale sur les violences envers les femmes en France, Enveff. Population et Sociétés n° 364, Paris, France, 2001
L’enquête ENVEFF (Enquête Nationale sur les Violences Envers les Femmes en France), commanditée par le Service des Droits des femmes et le Secrétariat d’État aux Droits des femmes et coordonnée par l’Institut de démoraphie de l’Université de Paris-1, a été réalisée en 2000. Elle fut la première opération statistique permettant de mesurer les violences faites aux femmes.
Articles disponibles en ligne : Nommer et compter les violences envers les femmes : une première enquête nationale
Mattheß, H. & Dellucci, H. (2011). Troubles Dissociatifs. Théorie et Diagnostic. In : Coutanceau & J. Smith. (Eds.) Violence et Famille. Paris : Dunod
Maurel O., Oui la Nature Humaine est bonne, Robert Laffont, 2009
Présentation : Pour convaincre tous ceux qui pensent encore qu’une bonne fessée n’a jamais fait de mal, qu’il faut légiférer contre toutes les violences éducatives ordinaires. Toutes les études l’attestent : 90 % des enfants dans le monde sont frappés. La France, avec un chiffre de 84 %, n’est pas en reste : fessées, gifles, calottes, tapes… autant de gestes agressifs qu’Olivier Maurel a choisi de rassembler sous le terme de « violence éducative ordinaire ». Pour lui, les choses sont claires : il n’y a pas de « petite fessée » car le seul fait de lever la main sur nos enfants nous fait admettre le principe qu’on a le droit de frapper. Or, on le sait, derrière une première « petite fessée », il y a souvent un risque d’escalade qui peut entraîner une gifle, des secousses violentes, des coups de pieds… jusqu’à la maltraitance. Contrairement aux partisans de Freud qui, s’appuyant sur la théorie des pulsions, présentent volontiers l’enfant comme dangereux dans sa volonté de toute-puissance, Olivier Maurel défend l’idée de tabler dans ses choix éducatifs sur ce qu’il y a d’excellent chez l’enfant de façon innée – à savoir des compétences comme l’attachement, l’empathie et l’imitation. Plutôt que de choisir pour éduquer la voie de la punition corporelle qui peut perturber durablement ces compétences, l’auteur invite à favoriser le développement de l’enfant en établissant une relation de confiance, d’empathie et de bienveillance avec lui, ce qui n’exclut pas de savoir dire non quand c’est nécessaire.
SHIFT, The project to end domestic violence, University of Calgary, Canada ,2012
L’objectif de ce projet est de réduire de manière significative et de prévenir la violence familiale. Ils mettent en place des opérations de prévention primaire et s’inspirent de pratiques prometteuses et d’approches novatrices.
Délégation d’aide aux victimes (DAV) du Ministère de l’Intérieur : Etude nationale sur les morts violentes au sein du couple – 2013
Chaque année, la délégation aux victimes du Ministère de l’Intérieur (DAV) réalise une étude pour quantifier et décrire les homicides perpétrés entre conjoints, en France métropolitaine et d’Outre-mer.
Pour l’année 2013, le bilan fait état de 146 personnes décédées (121 femmes et 25 hommes), victimes de leur partenaire ou ex-partenaire de vie, soit un homicide commis au sein du couple tous les deux jours. L’ensemble de ces faits représente 19,36 % des homicides non crapuleux répertoriés au cours de l’année écoulée. Par rapport à l’année précédente, 28 victimes de moins ont été dénombrées (- 27 femmes et – 1 homme). Compte tenu de cette baisse significative, une femme est décédée en moyenne tous les trois jours (contre une tous les deux jours et demi pour 2012) et un homme tous les quatorze jours et demi (contre un tous les quatorze jours pour l’année précédente).
VIRAGE
Près de quinze ans après l’ENVEFF, l’enquête VIRAGE (violences et rapports de genre), en cours de réalisation, entend actualiser et approfondir les résultats de l’enquête de 2000 sur les violences faites aux femmes et étendre son champ d’investigation à la population masculine. L’opération de collecte est prévue pour 2015 en métrople et ultérieurement dans les DOM.
Plaquette de présentation de cette enquête : http://stop-violences-femmes.gouv.fr/IMG/pdf/VIRAGE_-_Plaquette_de_presentation.pdf
En savoir plus :
- article interview EMDR et violence conjugale
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- Formation Violence domestique, attachement, dissociation et EMDR avec Michel Silvestre et Hélène Dellucci, les 5, 6 et 7 novembre 2015, Paris