Portrait de chercheur – Pierre Mougin
Mis à jour le 10 octobre 2022
L’Institut Français d’EMDR soutien chaque année de jeunes chercheurs français et étrangers travaillant dans le champs de la thérapie EMDR.
Interview de Pierre Mougin, psychologue clinicien, doctorant, à l’Université de Nice Sophia Antipolis, sous la direction du Professeur des Universités André Quaderi. Le sujet de sa thèse est le suivant : “Manifestation et échec du Traitement Adaptatif de l’Information dans la répétition du cauchemar. Du “travail du sommeil” à la thérapie EMDR dans la clinique du traumatisme”.
Sur quoi portent vos travaux ?
Mes travaux portent sur les troubles du sommeil dans l’ESPT et dans le trauma de manière plus générale. Si l’EMDR présente des similitudes avec certains états du sommeil, alors la perturbation du sommeil est à envisager comme une perturbation du TAI. Le sommeil ne parvient plus à résoudre le trauma, l’EMDR le fait peut-être en relançant ce qui est bloqué dans le sommeil : une fonction traumatolytique, ou ce que je nomme « travail du sommeil »
Quel est l’enjeu de vos recherches ?
L’enjeu étant de considérer les troubles du sommeil suite à un ou plusieurs trauma, comme signes de la pathologie, tandis que la disparition de ces troubles serait à envisager comme une confirmation de la guérison (notamment par l’EMDR). Insomnies, cauchemars et apnée ne sont peut être pas des symptômes secondaires et résiduels (comme indiqué dans le DSM), mais d’autres signes de la pathologie traumatique, méritant d’être analysés et retraités.
-L’enjeu théorique est de préciser le concept de Traitement Adaptatif de l’Information
-Les enjeux cliniques sont d’élargir le champ d’action de l’EMDR et de pouvoir repérer des cibles (à retraiter), dans les thèmes récurrents des cauchemars.
Concrètement, comment travaillez vous ?
Nous sommes en train (avec l’équipe du laboratoire LAPCOS – Université de Nice Sophia Antipolis et du Centre de Psychothérapie EMDR Azuréen) de mettre en place une recherche fondamentale (qui sera décrit plus en détail lors du prochain MAM). A ce jour, je travail avec des échelles de qualité du sommeil (PSQI) et des échelles d’impact traumatique (IES, PTGI).
A quel stade est la recherche ?
La recherche en est à son élaboration et les premières passation en laboratoire commenceront en septembre 2015
Comment en êtes-vous venu à concentrer votre recherche sur le thème des troubles du sommeil dans l’ESPT et dans le trauma de manière plus générale ?
La présence plus ou moins insidieuse ainsi que la persistance des troubles du sommeil dans les pathologies traumatiques m’ont alertée assez rapidement. Les théories rapprochant l’EMDR des phases de sommeil Rapid Eye Movement et Slow Wave Sleep m’ont encouragé sur cette voie. Ensuite, les études en psychologie du début et milieu du 20 ème siècle autour des rêves de traumatisés de guerre me permettent de faire des ponts historico-scientifiques entre l’actualité thérapeutique et scientifique de la psychologie actuelle, en se focalisant sur l’EMDR, et l’histoire de la psychothérapie.
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