Comment réagissent les victimes d'attentat ?

Comment réagissent les victimes d’attentat ?

Mis à jour le 28 septembre 2022

Vous ou un proche venez de vivre un événement extrêmement éprouvant. Nous aimerions vous donner quelques informations qui, dans votre situation, peuvent être importantes et utiles.

Comment réagissent les victimes d’attentat ?

De nombreuses personnes confrontées à un événement éprouvant inhabituel passent ensuite par une phase caractérisée par de fortes réactions et émotions qui peut durer de quelques jours à quelques semaines. Ce phénomène peut aussi affecter les témoins oculaires et les secouristes.
Les réactions suivantes, ou des réactions semblables, sont normales et diminuent généralement après quelques jours :

  • tensions, tremblements, maux de tête, état d’épuisement, troubles cardio- vasculaires, sueurs, nausées, gorge serrée;
  • troubles de la concentration, sentiment d’avoir la tête vide, souvenirs lancinants, vigilance accrue, pensées obsédantes, cauchemars;
  • peur, sentiment d’impuissance, de culpabilité, tristesse, débordement de sentiments, honte, colère et contrariété, déception;
  • perte d’intérêt pour ce qui auparavant était important, comportement d’évitement, irritabilité accrue, manque d’appétit, fringales, agitation continuelle, augmentation de la consommation d’alcool ou d’autres drogues, fuite des contacts sociaux.

Comment s’aider soi même ?

Vous trouverez peut-être un soulagement auprès de personnes qui vous sont proches, en passant du temps avec elles et en leur parlant.

  • Parlez avec des personnes intimes de ce que vous avez vécu.
  • Prenez le temps de vous reposer et de récupérer.
  • Privilégiez dans la mesure du possible une alimentation saine et évitez de consommer de l’alcool ou d’autres substances.
  • Lorsque des images vous obsèdent ou que la tension intérieure devient insupportable, trouver une occupation qui vous faisait du bien déjà avant l’événement.
  • Prenez le temps de vivre votre tristesse et de faire le deuil. N’essayez pas à tout prix de vouloir « fonctionner normalement » le plus vite possible.
  • Acceptez l’aide offerte par votre entourage.
  • Essayez de reprendre dès que possible vos activités quotidiennes.
  • Structurez votre journée et menez une vie régulière
  • Reprenez également vos hobbys, même si votre intérêt n’est plus le même qu’avant l’événement.
  • Ne vous attendez pas à ce que le temps efface vos souvenirs comme une baguette magique. Vos sentiments du moment peuvent ne pas disparaître rapidement et vous occuper encore bien du temps. Ceci est normal.

Et les enfants ?

Les réactions et sentiments normaux chez les enfants sont les suivants :

  • agitation intérieure inhabituelle;
  • répétition à l’identique sous forme de jeu de la scène vécue;
  • irritabilité, désir d’être seul;
  • comportement anxieux, réaction forte au moment d’une séparation, peur de l’obscurité.

Que peuvent faire les proches et les amis ?

La compréhension montrée par les proches et les amis peut déjà contribuer grandement à aider la personne à surmonter son vécu. Souvent, le sentiment de ne pas être seul réconforte déjà.

  • Passez du temps avec la personne, proposez-lui de l’aide et soyez à son écoute, même si elle ne vous a pas expressément demandé de soutien.
  • Prêtez-lui une oreille attentive si elle souhaite raconter. Parfois, cela fait du bien de revenir plusieurs fois sur un événement éprouvant.
  • Aidez la personne à bien structurer ses journées immédiatement après l’événement afin qu’elle ait le moins d’occasions possibles de ressasser.
  • Laissez à la personne sa sphère privée et des possibilités de retrait.
  • Après certains événements, il est nécessaire d’organiser et de régler différentes choses. Un soutien sous forme d’aide pratique peut alors décharger et soulager la personne. Sur le principe, il est cependant important que votre soutien vise à lui permettre de reprendre aussi rapidement que possible ses activités quotidiennes et d’agir de manière autonome.
  • Faites parler vos enfants de leurs sentiments, laissez-les les exprimer à travers des jeux et des dessins. Renvoyez-les rapidement à l’école et à leurs activités quotidiennes.

Ne prenez pas personnellement les agressions et la colère exprimés par des personnes ayant vécu un événement éprouvant.


Cet article a été réalisé par Eva Zimmermann et de Thomas Renz, psychologues et praticiens EMDR.
Ressources sur ce thème :

  • Article du Monde Attentat a Paris Comment en parler aux enfants ? avec une interniew de Jean-Luc Aubert, psychologue, spécialiste de l’enfant et de l’adolescent, qui donne des pistes aux parents sur la manière d’aborder la question en famille.

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